lundi 4 juin 2007

Problèmes d'eau ...

Ce matin, il faisait gris, mais très chaud, donc pas question de manquer une baignade !
Nous voilà donc partis, le panier, le masque, les palmes, les maillots, les serviettes, les lunettes de soleil, enfin toute la panoplie du parfait nageur et de la naïade exceptionnelle !
Nous étions déjà assez loin de chez nous, quand une annonce diffusée d'une voiture munie de hauts-parleurs a retenu mon attention ... (Et de l'attention lorsque je dois comprendre le Grec, il m'en faut! ...)
Ce n'était pas l'annonce d' un marchand ambulant, ni d'un Gitan pratiquant l'un de ces mille et un petits métiers dont ils ont la spécialité : vannier, marchands de plantes en pots, brocanteur, ferrailleur, récupérateur de déchets en tous genres ...
Ce n'était pas non plus l'annonce d'un spectacle de cirque ou de théâtre, ni du programme de la semaine du cinéma municipal ...
Non! C'était un avertissement diffusé au micro par un employé de la Ville, depuis un véhicule sillonnant les rues...
Avis à la population, donc!: nous prévenant fort aimablement, qu'en raison de travaux publics, nous aurions à subir des coupures d'eau à partir de midi ...
Mais nous étions pressés de piquer une tête dans l'eau calme du matin chaud .... Alors, j'ai déclaré, de manière totalement inconsciente, que:
"si les services publics nous avertissaient d'une coupure à midi, ils ne seraient pas à l'heure, donc on avait le temps ... "
Quant à mon cher et tendre, subitement enclin à la philosopher,il a ajouté : " Et puis ce n'est peut-être pas pour notre quartier " ...
Donc, nous avons pris, avec insouciance, un bain très agréable sans plus nous préoccuper de quoi que ce soit ...
Nous avons regagné la maison à midi sonnant et ... trébuchant ... Puisque déjà, il n'y avait plus la moindre goutte d'eau dans les robinets ...
Les tomates prévues pour la salade du déjeuneront été ravies d'être rincées avec nos réserves d'eau minérale ... Nous avons reporté notre douche à l'eau douce aux calendes grecques (c'est le cas de le dire) et sommes restés avec la peau salée comme deux filets d'anchois ...
Pourtant, ici tous les Grecs se plaignent que les fonctionnaires ne font pas leur travail, ne sont pas à l'heure ...
Tous les Grecs disent que la Grèce serait un paradis sans les fonctionnaires ...
Bref ! Comme des gogos, nos avons tout gobé et voilà, à Nafplio, aux services des Eaux, il y a au moins un fonctionnaire zélé qui prévient les usagers des problèmes et, qui, contre toute attente est d'une ponctualité maniaque....

dimanche 3 juin 2007

Fête des Mères


En Grèce, pas de "Fêtes des Mères"...
Donc les mamans Grecques n'auront pas la joie de recevoir : des colliers de nouilles, des vide-poches en pâte à sel, des rideaux en bouchons de plastiques, des sculptures improbables, des mixers, des gants pour la vaisselle ou des pelles à tarte ...
Les mères de famille, ici, fort innocentes de ces bonheurs à la Française dont nous sommes gratifiées chaque année et dont elles sont privées, prépareront le repas dominical avant d'aller se promener sur le port ou de pendre un bain de mer ou de soleil...
Ce sera un Dimanche comme les autres ...

mardi 29 mai 2007

Pentecôte


Samedi 26 Mai ...
Mais quelle heure est-il donc ? Les cloches de l'église voisine sonnent à toute volée, les murs en tremblent ...
Quoi ? Six heures et demie ? ... Mais nous ne sommes que Samedi et non Dimanche, le "Papas" s'est-il trompé de jour pour son office ?
Après la première tasse de café, je réalise: Nous sommes Samedi de Pentecôte ...
Ne pouvant nous rendormir, car toutes les cloches de la ville se donnent le mot pour organiser un concert de carillons, nous décidons d'aller nous baigner, histoire de nous réveiller ...
Nous voilà partis, avec notre panier de plage contenant serviettes, maillots et tout et tout ...
Chemin faisant, nous rencontrons une voisine, toute endimanchée. Comme il se doit, nous la saluons et parlons de la pluie et surtout du beau temps ... Avec une grande mansuétude, envers nous, pauvres baigneurs, elle nous offre à chacun de petits morceaux de pain frais en nous précisant qu'il vient de l'Eglise ...Autrement dit: du pain béni.
(La communion chez les orthodoxes n'ayant pas le caractère individuel et anthropophage de la communion catholiques. A la sortie de la messe, sont simplement disposées de grandes corbeilles de pain, dans lesquelles chacun se sert:les dévôts ayant assisté tout l'office, les retardataires qui n'arrivent qu'à la fin, les petits malins qui débarquent quand il n'y a plus personne ... Et chacun prend ce qu'il veut : les gourmands et les gloutons qui avalent plusieurs morceaux d'affilée, sur place, ou les avares qui partent avec le pain de la semaine, les prévoyants qui prennent du rab' pour la route ...)
Bref ! nous avons, nous, dévoré notre pain béni, avant la baignade ... De quoi avoir des forces pour quelques brasses et se mettre en forme !...
Dimanche 27 Mai
Les cloches n'ont pas cessé de toute la journée ... Quand elles se sont arrêtées à la nuit tombée, la fanfare a commencé ...
Lundi 28 Mai
Le lundi de Pentecôte, dans notre douce France qui travaille, n'est plus férié .. *
En Grèce, il doit être chômé me suis-je dit en regardant d'un air navré, les ordures débordant du container au pied de la maison. Désolation ! Il pleut des cordes et nous n'avons plus de pain!
Sous une pluie aussi exceptionnelle que battante, je pars à l'aventure, encapuchonnée dans mon ciré de pêche Breton, sur des chemins transformés en torrents, à la recherche d'une boulangerie ... Un mitron salvateur a, heureusement, eu la bonne idée de laisser
sa boutique ouverte ...
Sinon, nous aurions regretté d'avoir dévoré notre pain béni avec tant d'insouciance ...

jeudi 17 mai 2007

amis poètes ....

Sur une terrasse écrasée de soleil à Nonemvassia, se tient la statue de Yannis Ritsos ...
Le buste du poète, à jamais figé dans la postérité, scrute la mer de ses yeux éteints, sa bouche est d'airain....
Dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé un vieux livre jauni, un vieil ami, aux pages écornées d'avoir été trop feuilletées et, j'ai relu :
"Les poules picoraient dans la rue.
La femme du capitaine était assise sur le seuil, tenant son petit-fils entre ses genoux écartés.
Un enfant portait une corbeille.
Les maisons béantes en face du soleil couchant, avec leurs vieilles malles,et de lits de fer, les tables, les cadres.
Un phono jouait d'une voix enrouée dans une chambre fermée.
Les draps pliaient leur histoire en grands carrés.
On n'entendait pas la mer.
Une grande main invisible soulevait les chaises de deux-pieds au-dessus de la terre.
Comment vivent- les hommes sans la poésie ? " (Yannis Ritsos)

J'ai refermé le livre. Une réponse m'est venue à la question :
"Et bien, ils font du jogging !!..."

Et, ce soir, je viens de comprendre, pourquoi les poètes sont pétrifiés.



lundi 14 mai 2007

espace-théâtre


A l'ombre d'un arbre, près des gradins antiques du théâtre d'Epidaure, Vassili parle, au milieu de nous , assis en demi-cercle autour de lui.
Sous le soleil de midi, une scène théâtrale se crèe, fidèle à la logique scénique de la tragédie antique : le comédien est au centre, le public l'entoure pour mieux le voir et l'entendre, pour s'approprier la moindre lumière de son regard, sa respiration et les vibrations de sa voix...
Vassili soliloque, et parfois, ses mots restent en suspension dans l'air tiède, ses yeux sombres s'accrochent sur l'azur céleste ...
Nos yeux se portent vers la lumière qui s'ouvre sur un totem masqué entouré de draps...
Vassili se tait et Dyonisos apparaît, puis s'enfuit vers les collines à travers les oliviers et les pins ...
Vassili reprend son monologue, et les acteurs, un par un, apparaissent en scène, se donnant en pâture à un public avide partager le pouvoir des Dieux Anciens.
Les acteurs, ramenés au rang de demi-dieux, jouent la tragédie du monde durant cet instant miraculeux où "soi" devient les "autres".
Le public ébahi s'envole sur le char d'Apollon, pour un voyage à travers les méandres de l'âme où il devient essentiel de n'être que son propre héros.
L'acteur, lui, grimace de douleur et renvoie l'image de ses propres cruautés et de ses petites lâchetés quotidiennes, il exorcise la part d'humanité qu'il a en lui pendant que le public effrayé, le hue, puis l'applaudit ....
Vassili parle, et le miracle du théâtre a lieu, une fois encore, à quelques pas des bois sacrés où des Dieux se cachent encore ...
"La tâche du régisseur d'une tragédie est d'empêcher les dieux d'envahir le plateau, la tâche du tragédien est de les convoquer pour qu'ils s'expliquent". (Pierre Debauche)

jeudi 10 mai 2007

Eurovision


Ce soir, à la téléGrecque c'est l'Eurovision. La dernière fois que j'ai regardé cette émission remonte à l'année où la France avait gagné avec France Gall interprétant "les sucettes à l'anis" de Gainsbourg ... C'est tout dire !..
Le format a bien changé ... Plus de One point, two points, plus de jury compassé et de salle en tenues de soirée....
Public en délire, règlement nouveau auquel je n'ai rien compris, sinon que ce soir ce n'étaient que les demies-finales, votes par téléphone ou SMS, profusions de lasers et souffleries en tout genre faisant voler les jupes des chanteuses ainsi que leurs coiffures ... Bref ! L'Eurovision : "formule 2007."
J'ai entendu des tambours et des voix Bulgares ainsi qu'un fantaisiste Israélien.
J'ai vu une copie Chypriote de Jeanne Mas, l'apparition d'un James Bond modèle Bielarusse, un vieux rocker Islandais, une comédie musicale Georgienne, un "Petit Prince" Montenegrain, tout droit sorti d'une Fête de la Bière, des Suisses ayant survécu à Mad Max .
J'ai entendu des aigüs-suraigüs Moldaves,
J'ai vu des "Clodettes" Hollandaises, une opérette Albanaise, un(e) drag-queen Danois, un duo Croate, un Cabaret Polonais, une "Juliette" Serbe amaigrie, un groupe de "ZZtop" Tchèques et imberbes.
J'ai entendu des rythmes latino-portugais,
J'ai vu une pop-star de Macédoine, une Norvégienne pailletée, un groupe de Malatais hybrides, des "sixties" d'Andorre.
J'ai entendu du "rythm and blues" Hongrois (et ce n'était pas de la goulash !)
J'ai vu une fille dans le vent d'Estonie, un "Prince" Belge anémié.
J'ai entendu "Notre-Dame de Slovénie" et puis du Disco-Turc.
J'ai vu des "plumes d'Autriche "et j'ai entendu du "Bel Canto" Italien.
Y'a pas à dire, c'est beau l'Europe ! Mais je sais pas si j'irai jusqu'à regarder la finale ... Trop c'est trop !

lundi 7 mai 2007

Un jour ordinaire


Lundi 7 Mai ...
Le ciel est bleu et la lumière vive. Les pots de fleurs sont alignés bien sagement le long des balcons, les chats se prélassent au soleil...
Lundi 7 Mai ....
La mer est bleue et le soleil vif. Les rares baigneurs sont alignés bien sagement le long du rivage et les maillots sèchent au soleil ...
Lundi 7 Mai ...
La brume enveloppe l'horzon pâle d'un halo de coton. Les murs de la forteresse s'érigent, impassibles, au-dessus de la ville calme. Les courbes noires des montagnes se découpent sur un ciel embrasé.Un vent marin se lève sur le crépuscule.
Lundi 7 Mai ...
La ville s'illumine et se reflète dans les flots obscurs.
Lundi 7 Mai ..
Un jour bien ordinaire où rien ne s'est passé ...
Lundi 7 Mai ..
La France a voté et un Président nouveau est arrivé...
Bien à l'abri devant leurs téléviseurs, les Grecs peuvent regarder une rediffusion du "Tartuffe" de Molière (joué par la Comédie Française) ...
Y-aurait-il une relation de cause à effet ? Où ne serait-ce qu'un simple divertissement pour une soirée bien ordinaire ...

samedi 5 mai 2007

Plage publique


La météo prévoit locale depuis hier des températures aux alentours de 30° ... Donc, ce matin : direction la plage, lieu un peu oublié depuis la fin du mois de Novembre ...
L'eau est claire, ce qui permet d'éviter d'éventuels oursins, meilleursen dégustation que nichés sous la plante des pieds ...
Les habitués reviennent ... La plage ici, ce n'est pas seulement un lieu de repos, ni de bronzette ... Le bronzage intéresse peu les Grecs, vu que tout le monde est hâlé tout au long de l'année ... Donc, on ne vient pas sur la plage pour traquer les UV en quête d'une montée de mélanine ... On vient à la plage pour nager un peu, certes, mais surtout pour discuter ...
Les eaux claires deviennent rapidement des lieux de forums improvisés.
A portée de brasses, des groupes se forment, en cercle, protégés des coups de soleil par des lunettes noires et toutes formes de chapeaux ridicules : bobs, casquettes, bonnets de bain ... (Le bonnet de bain aussi a dû être créé par l'inventeur du K.way)
Les Grecs ne viennent pas à la plage pour se montrer, ils viennent pour parler et si on ne rejoint pas l'un de ces groupes aquatiques où les sirènes sont décidément drôlement attifées, cela permet d'écouter les nouvelles du quartier ...
Sur le rivage, les nageurs-baigneurs se reposent, les femmes portent souvent des deux-pièces, quel que soit leur âge et leur poids ... Personne ne semble remarquer les vergetures, les varices, la cellulite ... Seules ne comptent que l'esprit de la conversation .... Ca décomplexe! Et c'est tonique !
La plage n'est autre qu'un lieu continuant à développer le lien social ... Allons, filles de France! Attaquez-vous sans vergogne à de bonnes assiettes de moussaka, de loukoums et de baklavas, les boutiques de maillots de bain, ici, vendent toutes les tailles !

Plage publique


La météo prévoit locale depuis hier des températures aux alentours de 30° ... Donc, ce matin : direction la plage, lieu un peu oublié depuis la fin du mois de Novembre ...
L'eau est claire, ce qui permet d'éviter d'éventuels oursins, meilleursen dégustation que nichés sous la plante des pieds ...
Les habitués reviennent ... La plage ici, ce n'est pas seulement un lieu de repos, ni de bronzette ... Le bronzage intéresse peu les Grecs, vu que tout le monde est hâlé tout au long de l'année ... Donc, on ne vient pas sur la plage pour traquer les UV en quête d'une montée de mélanine ... On vient à la plage pour nager un peu, certes, mais surtout pour discuter ...
Les eaux claires deviennent rapidement des lieux de forums improvisés.
A portée de brasses, des groupes se forment, en cercle, protégés des coups de soleil par des lunettes noires et toutes formes de chapeaux ridicules : bobs, casquettes, bonnets de bain ... (Le bonnet de bain aussi a dû être créé par l'inventeur du K.way)
Les Grecs ne viennent pas à la plage pour se montrer, ils viennent pour parler et si on ne rejoint pas l'un de ces groupes aquatiques où les sirènes sont décidément drôlement attifées, cela permet d'écouter les nouvelles du quartier ...
Sur le rivage, les nageurs-baigneurs se reposent, les femmes portent souvent des deux-pièces, quel que soit leur âge et leur poids ... Personne ne semble remarquer les vergetures, les varices, la cellulite ... Seules ne comptent que l'esprit de la conversation .... Ca décomplexe! Et c'est tonique !
La plage n'est autre qu'un lieu continuant à développer le lien social ... Allons, filles de France! Attaquez-vous sans vergogne à de bonnes assiettes de moussaka, de loukoums et de baklavas, les boutiques de maillots de bain, ici, vendent toutes les tailles !

vendredi 4 mai 2007

Vie politique


Les Grecs se passionnent pour la vie politique Française (l'inverse ne se vérifiant pas) et les raisons de cet intérêt sont les suivantes :
Ils aiment avec fidélité les Français depuis le 19e siècle (1830), car nombre d'entre eux et non des moindres - Hugo, Musset - ont fait partie des cercles Philhéllènes- Européens favorables à la lutte des Grecs pour leur indépendance.
De plus, un bon nombre de Grecs sont persuadés que lorsque la France élit un Président socialiste, la Gauche Grecque emporte les élections, à l'inverse, si le Président Français est de droite les Grecs élisent un Gouvernement de droite.
Donc les Grecs, suivent notre campagne électorale avec une attention soutenue, un peu comme s'ils se l'appropraiaient ... D'autant qu'en ce moment le Gouvernement (de droite) est mis à mal à cause d'un scandale concernant la gestion de l'argent des caisses d'assurances sociales.
Une pratique originale est en effet de rigueur ici : la dette de l'état étant importante, les gouvernements successifs ont eu une idée formidable pour la réduire ... Ils spéculent en bourse avec l'argent des caisses, et la plus value des transactions permet ainsi de rembourser la dette. (Il suffisait d'y penser !)
Comme dirait un humoriste Français : "Ca eu payé, mais ça ne paye plus" ... Car à ce jeu là, bien sûr, est arrivé ce qui devait arriver : l'argent des contribuables s'est évanoui en poussière ...
Le peuple Grec est joueur ... mais mauvais perdant !
En observant la vie politique ici et en France, je serai tentée de proposer à nos deux candidats de jouer l'argent des caisses de retraites au PMU ... Ca mettrait un peu d'action, dans une campagne qui ronronne ...
Pour en revenir à mon propos du début, les Grecs ont consacré des rubriques entières au Grand Débat du Mercredi 2 Mai ... Seulement la journaliste présentant ce sujet s'est un peu lâché et a annoncé : "Un tête à tête entre Mary Poppins et Dracula" ...
Seulement Mary Poppins avait troqué son parapluie contre des gants de boxe et Dracula s'était limé les dents ....
Les observateurs Grecs continuent donc de s'interroger ...

jeudi 3 mai 2007

Voyage dans le Péloponnèse






Vendredi 27 Avril - Sparte ...
Sur le site de Sparte, nous avons rencontré Athanastassio - un vieil homme alerte qui pour tromper son oisiveté, se ballade dans la Cité Antique en tentant de parler avec les visiteurs qui passent ... Bien sûr, Athanastassio ne parle que le Grec, ce qui limite ses tentatives de conversation... Alors, pour montrer son incompréhension, quand il entend une autre langue que la sienne, il pousse des cris étranges - ressemblant tantôt à un aboiement tantôt à un chant Sioux .. Cela fait rire les visiteurs Grecs, et fait fuir à toutes jambes les autres ... Pour Athanastassio, celui qui n'est pas Grec est un :"Wouwouwou" ... J'ai pu communiquer avec lui, mon mari n'étant qu'un pauvre "Wouwouwou", ne parlant que Français et Anglais ...
Athanastassio commente peu l'histoire de la Cité Antique, il parle plus aisément de l'invasion Ottomane, ce qui revient à dire qu'il mélange quelque peu les époques,mais cela n'altère en rien sa bonne humeur ... Il ponctue ses fins de phrases - ou les miennes- par de vieilles chansons en esquissant quelques pas de danse dont il a l'air fier ... Si ce vieux Spartiate original n'est pas un spécialiste de la Période Archaïque, par contre il est imbattable en botanique.Il m'a donc appris, au moins une chose essentielle : que ce que je croyais être de petites pâquerettes étaient, en fait, des fleurs de camomille ! Tout au long de la promenade, Anastassio m'a composé un bouquet et nous sommes revenus dans la ville nouvelle avec des branches d'eucalyptus et des roses, tels des vainqueurs de l'Antique Sparte ...



Samedi 28 Avril - Mystra


Les ruines de Mystra sont désertes, bien que des nonnes habitent encore un Monastère ... Mais nous ne les avons pas rencontrées, tant elles devaient être occupées à prier pour sauver nos pauvres âmes en errance! .... Dans les ruelles-fantômes, nous avons juste croisé quelques chats laconiques et des touristes assez étranges, habillées à la manière "tyrolienne" (chaussures à crampons et culottes de cuir ). Dans une église Byzantine, nous nous sommes retrouvés avec groupe de Français apathiques, accompagnée d'une guide Grecque qui, au lieu de leur vanter la beauté des fresques encore visibles, s'échinait à leur expliquer, sans aucun succès, la vertu bienfaisante des cierges ... (A chacun sa culture!)..


Dimanche 29 Avril - Lundi 30 Avril - Monemvassia

Dans la citadelle de Nonemvassia, pas de rencontres particulières, hormis quelques chats gourmands, à l'affût de quelques restes de poissons : juste la mer, à perte de vue, les vieilles pierres chauffées par le soleil .... Le bruit des vagues et rien d'autre .... Une barque de pêcheur au loin .... Au coin d'une ruelle : le buste de Iannis Ritsos - un des plus grands poètes contemporains ....

Lundi 1er Mai - Gefyra

Dans les valises, nous avions oublié un seul accessoire : un parapluie .... Le 1er Mai à Gefyra est pluvieux ... En Grèce, pas de marchands de muguet au coin des rues ... Même en imperméable : puisque pas de muguet du tout. La tradition consiste à composer des couronnes de fleurs des champs et à les clouer sur les portes de maisons ... A Gefyra aujourd'hui, les portes sont seulement closes tant la pluie tombe drue ... On a donc passé la journée à l'hôtel à regarder la télévision : défilés des travailleurs dans les rues d'Athènes et de Thessalonique .... Les manifestants arborent un oeillet rouge à la boutonnière ... Là-bas, visiblement il ne pleut pas et l'ambiance n'est pas morose !

mardi 24 avril 2007

Sur les traces de ...





En dessous de la citadelle de Nauplie, il y a une petite chapelle ( ce qui, a priori, est peu original en Grèce) appelée "Notre Dame" ... On la découvre, après avoir gravi des marches de pierre.
Ce bâtiment, blanchi à la chaux, avec un toit de tuiles roses et rondes, est adossé à un piton rocheux recouvert de figuiers de Barbarie et entouré de jardinets suspendus où poussent des arbres fruitiers, dont un citronnier, ainsi que quelques géraniums ...
"Notre Dame" surplombe la mer qui s'étend, à cet endroit, jusqu'à un infini horizon de brume ...
On n'entend que le bruit des vagues et celui du vent dans les feuillages ...
L'intérieur de la chapelle est modeste : des murs passés au bleu, quelques icônes, parfois fabriquées d'une manière naïve et maladroite à l'aide de fragments d'images colorées et découpées, deux bancs en chêne foncé, quelques cierges allumés ...
Un petit cadre contenant un texte est accroché, juste à l'encoignure de la porte. Curieuse, je me suis approchée et voici ce que j'ai pu lire :
"Que dire de la Grèce, sans être banal ? J'ai aimé Nauplie, ses murailles, sa forteresse, ses musées... Mais la petite église "Notre Dame" m'a ému tout particulièrement, plus encore que d'autres lieux que je connais ..."
Ce texte était daté de 1955 et signé : Gérard Philippe ...
Il y a des lieux, ainsi, auréolés de mystère et de poésie - seule prière possible entre les hommes ...

vendredi 20 avril 2007

les touristes


A Nafplio, les hirondelles sont de retour, les touristes aussi ..
On les voit défiler en bande, en groupe, en couple, ils sont rarement solitaires ...
On les reconnaît, de loin, à leur curieux accoutrement vestimentaire qui semble tout droit sorti des magasins du "Vieux Campeur" : short "spécial safari", débardeur ou bien T-shirt publicitaire, sac de randonnée sur le dos, - (contenant probablement : boussole, boîtes de rations de survie, gourde et trousse de pharmacie de secours avec sérum anti-venin), - chaussures de trekking, lunettes noires, le "bob" vissé sur le crâne (invention aussi débile que celle du K-way, ça ne va à personne,ça ne protège ni du froid, ni de la pluie et ça fait transpirer quand il y a du soleil), le nez collé à une carte ... Fin près à entamer gaillardement l'ascension de la forteresse "Palamidi"... (216 m, ce n'est pourtant pas l'Everest !...) ...
Le touriste baragouine une sorte d'Esperanto qui ressemble à une bouillie anglaise machouillée ... Autrement dit : inaudible ... Quand il veut parler "local ": c'est encore pire !
Au milieu de cette masse, on reconnaît bien les Français: c'est ceux qui parlent le plus fort possible, dans leur langue maternelle uniquement, pensant que personne ne sera capable de les comprendre, puisqu'eux mêmes ne comprennent rien de ce qui se dit autour d'eux ...
Les Français déambulent souvent en famille ou en couple, on les reconnaît car ils râlent et, souvent, ils s'engueulent ....
Voici donc, ce que l'on peut entendre aux hasard d'une promenade dans les hauteurs de la vieille ville ...
- "Qu'est-ce que tu as ? Tu fais la tête ?
- "Tu n'es pas content(e) d'être là ?
- Tu pourrais me répondre quand je te parle ! ...
etc... etc ...
Quel délice d'entendre la langue de Molière ! (enfin! presque...)

jeudi 19 avril 2007

nettoyage de printemps ...


Des marguerites poussent sur les terrains vagues, les orangers sont en fleurs, des pots de pensées, de bégonias et de géraniums ornent les balcons, les terrasses, les courettes et les jardins ...
Sur les barres-d'appuis des fenêtres grandes ouvertes, s'étalent, tapis, couvre-lits et couvertures, ce qui est le signe tangible que le printemps est bien là ...
Tous ces accessoires d'hiver qui sèchent au soleil, vont bientôt retrouver leur place estivale dans l'obscurité brûlante de l'apothiki" (le débarras) familial ...
Toute maison qui se respecte, possède, au moins un "apothiki", qui fait la fierté de ses heureux propriétaires.
Il est en général situé au dessus de la salle de bains, ce qui explique pourquoi, dans les intérieurs grecs, le plafond de cette pièce est bizarrement plus bas que celui du reste de l'habitat ...
L'apothiki remplace la cave, qui n'existe pas,ici, à cause des normes anti-sismiques concernant l'architecture...
Enfin, l'apothiki, vu sa situation haut-perché, est moins pratique d'accès que la cave et il n'est pas conseillé d'y entreposer de bonnes bouteilles, à moins d'aimer le vin très chambré -soit 40 ° - au coeur de l'été ...
L'apothiki ne renferme donc aucune provision alimentaire, mais les rideaux, couvre-lits et carpettes qui ne servent qu'en hiver, ainsi que des objets hétéroclites, utilitaires ou non ...
Ouvrir l'apothiki, est donc un signe notoire de changement de saison, surtout que c'est souvent "Monsieur", puisque réputé plus grand,mais pas forcément plus souple, qui grimpe sur l' escabeau pour procéder au rangement ... Ensuite, il lui faudra ramper dans un boyau en béton de moins d'un mètre de hauteur pour placer le plus loin possible, et si possible avec soin, et sans se salir, les plaids à mettre au rebus...
Devant une telle posture, en France, on ne raterait pas l'occasion de placer un petit proverbe : "Quand les oies sont perchées ! ......"
Ici, on ne dit rien, puisque, c'est certain: il fera beau demain !....

mercredi 18 avril 2007

là-haut sur la montagne...


Au village de "Palaiokastro", les fêtes de Pâques de sont déroulées, comme partout en Grèce: le plat de "fassoladas" (gros haricots blancs, cuisinés avec des oignons et des tomates) que l'on partage le soir du Vendredi Saint, la messe du samedi soir qui se termine au son des pétards et des feux d'artifices, le repas de minuit marquant la fin du Carême, le mouton à la broche du lendemain, les oeufs colorés que l'on cogne en se souhaitant "longue vie!", la procession du lundi ... Le tout ponctué par le son des carillons, les cantiques, les bouzoukis et les clarinettes ... "Kristos Anesti !" (Le Christ est ressuscité ! ) ...
Et, à défaut d'avoir vu la résurrection du Christ, j'ai pu voir le printemps renaître, m'invitant à des promenades à travers prairies, bois et sentiers ...
Au hasard de celles-ci, j'ai rencontré des chèvres farouches, des ânes aux oreilles dressées, qui m'écoutaient avec une attention polie, des lézards affairés, des araignées indolentes...
J'ai nourri des chats errants et gourmands... J'ai aidé une chienne de berger à retrouver son chiot égaré. Elle est repartie, son petit entre les pattes, après avoir courtoisement accepté un biscuit à la cannelle et un bol de lait (je ne l'ai pas retenue davantage, car il était quand même deux heures du matin, ce soir-là) ... J'ai conversé (à une heure décente, cette fois) avec une autre chienne, câline et très enceinte, qui raffolait, autant que la précédente, de biscuits, à n'importe quel parfum.
Au détour d'un fourré, j'ai assisté au goûter d'une tortue qui se régalait fort bruyamment d'un bon tas de feuilles mortes et craquantes ...
Et, puis en bas d'un chemin, j'ai surpris, sans le vouloir, les ébats d'un couple de tortues impudiques...
Madame, aux formes plus que généreuses, les quatre pattes écartées, avait la tête cachée à-demi sous sa carapace, les yeux mi-clos (genre : qu'on est bien sous les draps!)... Quant à Monsieur, beaucoup plus petit que Madame, il faisait des efforts inouïs pour soulever sa compagne à chaque saillie, tout en poussant de petits cris qui le rendait un peu ridicule, mais il n'avait pas l'air de s'en soucier, tout absorbé qu'il était à sa tâche, nullement gêné par ma présence ...
De ces promenades bucoliques, j'ai donc appris beaucoup sur la vie des tortues ...
Lorsque j'étais petite fille, ma grand-mère m'en avait acheté une, qui s'appelait:" Sophie" ... Elle vivait près du radiateur de la salle à manger, se nourrissant, délicatement et sans bruit, de quelques feuilles de laitue ...
J'en avais donc déduit que les les tortues, de sexe obligatoirement féminin, ne vivaient que dans les grandes villes, (et plus particulièrement entre la Place Blanche et la Place Clichy, soit à proximité du domicile de ma grand-mère) de préférence dans des pièces confortables et chauffées, qu'elles s'appelaient toutes: "Sophie", qu'elles étaient donc toutes: demoiselles et vierges, qu'elles avaient peu d' appétit, se contentant de quelque coeurs de laitue, qu'elles mâchonnaient en silence.
Mes déductions s'étaient arrêté là, en suspens, depuis plus de 50 ans ... Jamais, je ne m'étais demandé comment se reproduisaient ces petites bêtes, malgré quelques documentaires distraitement visionnés sur la vie des tortues de l'Archipel des Galapagos ... La tortue des Galapagos, beaucoup plus grosse que "Sophie", me semblait être d'une toute autre espèce, totalement exotique ...
Le village de "Palaiokastro", ne renferme pas les mystères des Galapagos, mais, pourtant, des tortues des deux sexes y vivent, à flanc de montagnes, sans chauffage, elles mangent beaucoup et salement, à peu près n'importe quoi de végétal, elles copulent et ne répondent en aucun cas au prénom de "Sophie", prénom pourtant d'origine Grecque ...

mardi 27 mars 2007

retour au village


A chaque période de fête, les Grecs repartent vers leur village natal ... A défaut de ne pouvoir en faire autant (mon village natal étant la Garenne Colombes), je retourne dans mon village d'adoption : "Paleokastro"... pour les fêtes de Pâques ...
C'est un lieu charmant, peuplé d'une trentaine d'âmes en hiver et d'environ cent personnes l'été ...
Pour celles et ceux qui seraient en mal de conversation, il y a aussi des chèvres, des moutons et deux ou trois ânes ...
Ce village à 800 m d'altitude est entouré de chênes et de châtaigniers et de très hautes montagnes dont les cîmes sont souvent enneigées ....
Il y a deux cafés-épiceries où l'accueil est chaleureux, une église tenue par un vieux "Papas" qui cultive ses propres vignes, quelques maisons en pierre , et d'autres plus modestes peintes à la chaux .... Le facteur ne vient qu'une fois par semaine, un vieil autocar assure une liaison quotidienne avec les villages alentours et comme on arrête pas le progrès, on arrive à capter 2 chaînes de télévision sur 18 ...
C'est un petit endroit du bout du monde où l'on boit de l'eau de source et de la piquette de pays, on l'on mange du mouton élevé en plein air, les légumes du potager et les fruits du verger, on l'on partage avec des gens simples, des soirées ponctuées de musique et de danse ... Comme ça, juste parce que les habitants ont décidé de vous adopter !

dimanche 25 mars 2007

Fête nationale du 25 Mars




Hier, Dimanche 25 Mars, était jour de Fête Nationale ou Jour de l'Indépendance... Nous avons eu droit à un défilé de tous les enfants des écoles, habillés en costumes régionaux représentant chaque Province de Grèce, suivi des collégiens et lycéens en uniformes, puis de la police (3 voitures, avec 2 policiers dans chaque, Nafplio n'ayant rien à voir avec Chicago), puis les pompiers (4 camions), puis les secouristes et enfin l'armée, le tout au son de la fanfare municipale ...
Le clou du spectacle étant les institutrices et professeurs défilant auprès de leurs élèves et ayant confondu : parade nationale et défilé de mode ...
Ainsi donc, il y avait des femmes, au son du tambour, en pantalons moulants, tee-shirts fluorescents, arborant avec fierté des décolletés généreux , des lunettes noires de couturiers, des talons aiguilles vertigineux ...
Et là, nous avons pu mesurer ce que représentait le sentiment "d'identité Nationale" en Grèce : pouvoir traverser, heroïquement, sans grimacer de douleur, toute une ville, en escarpins, au rythme des fanfares ... !

















samedi 24 mars 2007

Foire St Evangelista


Ce matin, des étalages de fortune se sont alignés depuis le parc du centre ville jusqu'en haut de l'Eglise Evangelista...
Ces petits stands, tenus par des Gitans, des Chinois, des Africains, des Russes, des Albanais et bien sûr, des Grecs, proposaient aux promeneurs toutes sortes de rêves : des vêtements , des tissus, du linge, des poissons rouges, des livres, des chapelets et des images pieuses, des batteries de casseroles, des outils, des plantes vertes, des meubles de jardin, des jouets, des peluches, des tapis, des bijoux de pacotille, des parfums et des cristaux ...
Et puis, de 14 h à 22 h, les cloches de l'Eglise Evangelista se sont mises à sonner à toutes volées, rappelant au chaland assourdi les bienfaits du salut de son âme ...
Alors, des cortèges sans fin ont remonté la colline ...
De là, on pouvait contempler la mer vert-émeraude bordée de montagnes aux cîmes enneigées, sous un morceau de ciel bleu imprimé de nuages cotonneux ...
Sur le parvis de l'Eglise,d'autres marchands du temple attendaient , offrant des forêts entières de cierges atteignant parfois des hauteurs gigantesques ...
Et le badaud pouvait ainsi monnayer le prix de sa conscience, en se munissant d'un bâton de cire à la hauteur de ses exigences, passeport indispensable avant l'entrée dans le lieu sacré, donnant accès à des icônes ouvertes aux pèlerins, pour la circonstance ...
Ainsi font, font, font !... Trois petits tours et puis s'en vont!...
Une génuflexion, un signe de croix et la porte s'ouvrait de nouveau vers le bruit de la ville et l'odeur des beignets au sucre ..
Pourtant le chemin du retour était parsemé d'embûches : de pauvres mains se tendaient vers une improbable aumône, de pauvres mains de mendiants, tordues par les misères de la vie, de pauvres bras sans mains, de pauvres membres sans vie ...
Et au bout de ce chemin de croix, d'où seuls les "bien-portants" sortaient indemnes : le marchand de nougats !...
Et puis, plus loin, en promotion : des crucifix fabriqués avec deux morceaux de cannelle mis en croix et bordés de roses en satin ...
Pas mal pour décorer la cuisine, surtout à côté des têtes d'ail ! ...
Deux précautions valent mieux qu'une !

jeudi 22 mars 2007

En attendant les cloches ...

Pour les Orthodoxes, Pâques est sans doute la plus grande fête. Cette année, ce sera le 8 Avril et les préparatifs commencent ...
Les boucheries sont désertées, pour cause de Carême et les bouchers, pour échapper à leur solitude, commencent à découper les moutons et les chèvres qui rempliront les tables à l'issue de la Semaine Sainte.
Les tavernes, cependant, continuent d'afficher, sans vergogne, leur plat du jour :" - lapin en sauce, ou agneau au citron."
Ainsi donc l'honneur Grec est sauf : on fait Carême à la maison et on mange de la viande dans les tavernes ...
A l'approche des fêtes, les vitrines des magasins se remplissent de lapins en peluche et surtout de cierges de toutes sortes, que l'on offrira aux enfants sages qui auront le droit d' aller à la procession ... Donc, pas de cocottes ni d'oeufs en chocolat pour les petits enfants Grecs ... Au moins, ça leur évitera une bonne crise de foie ! ... Ils auront des cierges, mais pas de vulgaires cierges de cire blanche ou brune, non ! Il faut ce qu'il faut ! Ils auront de beaux cierges en couleur: bleu, rose, jaune, rouge, orange, vert ...
Ils pourront en choisir un, à leur goût : enrubanné de tulle ou de mousseline, ou bien décoré de fleurs et de perles, ou d'un petit ours en peluche ou bien d'une poupée Barbie, ou bien encore, un, de couleur cerise, en forme de sucette, ou tiens! celui-là! avec un clown ! ...
Et puis c'est facile d'en trouver ! Il y en a dans tous les magasins spécialisés, mais aussi dans les bazars et les bonnes librairies ! , même si leur prix fait l'objet d'une inflation galopante... Quand on aime, on ne compte pas !
J'en ai déduit qu'à Pâcques, il n'y a pas que des cloches !

mardi 20 mars 2007

la colère de Dieux ...

C'est du Chaos que naquirent les premiers Dieux de l'Olympe : Gaïa, la déesse de la Terre qui enfanta un fils, Ouranos, le Ciel, qu'elle eut la mauvaise idée d'épouser ...
Et depuis l'Antiquité, il arrive que les Grecs aient encore à supporter les effets de ce tumulteux mariage ...
Alors, soudain, la mer devient grise, de gros nuages noirs roulent à l'horizon, poussés par des vents de plus en plus forts ...
Gaïa et Ouranos se jouent des hommes, en faisant tomber leurs petits pots de fleurs, un à un, le long des balcons et en projetant dans les airs leur linge propre qui séchait tranquillement...
Et les volets se cognent, et les portes claquent, et les chaises des terrasses s'écroulent ... La soirée qui s'annonçait pourtant si calme se remplit de bruit de ferrailles, happée par le souffle colérique d'une scène de ménage démesurée.
Mais pourquoi subissons-nous , ce soir, le courroux de ces incestueux époux ?
Les Grecs auraient-ils envahi la Hongrie, auraient-ils déclaré la guerre à la Turquie ?
Pourtant le journal télévisé ne révèle rien de tout cela ... Dans les nouvelles du jour, ne sont énoncées que quelques peccadilles, dont voici l'exemple :
Quelques hommes de pouvoir, (des Dieux d'aujourd'hui), sans doute dans un moment d'égarement, ont eu la merveilleuse idée de "jouer" l'argent des Assurances Sociales en Bourse ! Et, bien sûr, ils ont perdu ! ....
Alors, ce soir, devant tant de bêtise , les Dieux de l'Olympe ont décidé de se fâcher en envoyant sur les Hommes, un vent venu de l'Enfer ...

lundi 19 mars 2007

fenêtre sur cour ...


Les appartements Grecs sont souvent équipés de nombreuses fenêtres, souvent dépourvues de rideaux ... Ce sont donc des ouvertures, sinon sur le monde, au moins sur son quartier , autant de points stratégiques permettant de voir si, chez la voisine, c'est le jour de la grande lessive, ou celui du jardinage en pots, le jour du grand ménage ou celui des réceptions...
De fenêtre en fenêtre, on se regarde, sans s'épier, la curiosité n'étant pas un défaut chez les Grecs, mais une manière de prêter attention à son voisinage.
Comme dans tous les pays du monde, il ya des "petites histoires" qui courent, et la dernière en date est la suivante :
Maria et Sofia sont voisines. Maria rencontre Sofia et lui dit :
-"Dis-moi, Sofia, quelle est la date de ton anniversaire, car je voudrais te faire cadeau d'une paire de rideaux .
-"Et pourquoi donc, une paire de rideaux ?"
- "Parce que cela me gêne de voir toute la journée ton mari se promener dans ton appartement ...
- "Alors, dis-moi Maria, quand sera ton anniversaire? car je veux t'offrir une paire de lunettes"
-" Et pourquoi donc des lunettes ?
- "Parce que ce n'est pas mon mari que tu vois la journée dans mon appartement, mais le tien !"
Cette "historiette" illustre bien la fonction des fenêtres : points stratégiques favorisant le lien social, sauf pour les myopes !

vendredi 16 mars 2007

le prof de gym ...


Chaque jour, dans la cour de l'Ecole Communale de mon quartier, il y a un professeur d'éducation physique qui anime les classes...
Il ne ressemble pas exactement à l'image du prof de gym idéal : musclé, bronzé, beau garçon ...
Non! celui-ci est plutôt un peu rondouillard, le teint olivâtre, et le cuir chevelu un peu dégarni ...
Il porte un survêtement sans marque ni forme, des lunettes noires, et ne sépare que rarement de son téléphone portable ...
Il orchestre, sans grande conviction, des jeux aussi exaltants que "la balle au prisonnier" ou "le béret"...
Il anime aussi des groupes de danse populaire et les enfants, pas contrariants, passent des heures à exécuter les mêmes rondes, au son lancinant de la clarinette ...
Depuis deux jours, il y a répétitions des défilés prévus pour la Fête Nationale du 25 Mars ...
Alors, les enfants, dociles, défilent en rangs, au rythme d'une fanfare, pendant que leur prof fait mine de les surveiller mollement, au travers de ses lunettes noires, tout en téléphonant ou bien en conversant avec ses collègues.
Parfois, dans un sursaut d'énergie retrouvé, il hurle : "Ena, Dio !" (Un,deux), ce qui est vain , puisque les enfants en sont à leur 50e tour de cour depuis 1 heure, sérieux, presque en rythme et au même pas, sans montrer aucun signe d'impatience, ce qui tient du miracle ! ...
Et quand ils entendent le rappel à l'ordre, ils rigolent doucement, entre eux, sans voir l'air de craindre l'enseignant, qui aussitôt retombe dans sa torpeur ...
Plus tard, ces chérubins deviendront collégiens, lycéens, puis étudiants ...
Et on les verra un jour, sortir de facultés prestigieuses, à Athènes ou à Thessalonique, en scandant des slogans et en marchant sous des pancartes ... Et puis, ils joueront peut-être encore à "la balle au prisonnier, avec des pavés, sur des groupes de policiers ...
Et, au coin d'une avenue, il y aura un vieil homme, aux rares cheveux blancs, qui les regardera passer avec nostalgie, tout en psalmodiant : "Ena, Dio, Ena Dio" ... Et ce sera le prof de gym .....

jeudi 15 mars 2007

Visite de Poutine à Athènes


Hier soir, aux actualités télévisées, il y avait un reportage sur la visite de Poutine à Athènes ...
Il y a un enjeu de taille lié à ce voyage Présidentiel : les Grecs négocient des travaux permettant à des pipe-line venant de Russie, via les Balkans, d'alimenter le pays en pétrole ...
Donc, pendant près de 20 minutes, nous avons eu droit à une foule d'images : atterissage de l'avion, accueil du Président par des membres éminents du Gouvernement, photos, poignées de mains , tapis rouge, militaires, limousine et tout et tout ... Il faut ce qu'il faut ... Nous avons eu également la description du menu du dîner qui avait lieu au restaurant Dyonisos (au pied de l'Acropole) .. Il y avait des fraises au dessert (chez moi aussi ... y'a pas de raison) ...
Suite à ce journal: page de publicité, puis, enfin ! le film de la soirée ...
Et, là, surprise ! C'était un navet Américain : "US AIR FORCE" (tout un programme ! ) avec Harrison Ford.
Le scénario : l'avion du Président des US, attaqué par des terroristes venus du Kazastan (sans doute des Tchétchènes) ... S'en suivent des prises d'otages, des assassinats ... Mais rassurons-nous, le Président arrive à sauver sa petite famille et l'honneur de son pays ...
Au vu de cette programmation, j'en ai conclu que les Gecs étaient les champions de la diplomatie !...
En attendant aujourd'hui, nous voulions aller voir une exposition à Athènes, mais sécurité oblige! tous les quartiers du Centre Ville vont être bouclés à partir de midi et il est prévu un déploiement de 3000 policiers !
Donc nous restons à la maison afin éviter de mauvaises rencontres !

mardi 13 mars 2007

héllénisme

Presque chaque jour, les informations télévisées relatent de courts extraits de la campagne électorale Française, et les commentaires, en Grec, n'ont pas la même saveur que ceux que j'écoute dans la journée à France Inter.

A savoir, que la langue Grecque a des sonorités qui ne font pas dans la demi-mesure. On a l'impression que les consonnes des mots sont doublées, voire triplées ... et que les voyelles s'ouvrent sur le large.

Ainsi donc :
La lettre "R" se roule au moins en triple exemplaire : rrr... (jusqu'à ce qu'on entende le bruit des cailloux rouler du haut des sentiers de montagnes).
La lettre "S" se bruisse et se siffle à la fois : SSS .
La lettre "Z" se laisse porter par les ailes des moustiques, des abeilles et des frelons: ZZZ.
Et ainsi de suite, on peut égrener tout un alphabet de rocaille, chauffé par le soleil, salé comme l'eau du port ...
Alors, à l'heure des nouvelles du soir, les noms des candidats qui me sont pourtant si familiers la journée, prend une toute autre signification:

- SEGOLENE ROYAL devient: SSEGGOLENN RRROUAYAL - et l'adjectif : "royal" sonne alors comme les trompettes de la renommée.

Ensuite, on entend: NIKKOLA SARRKOZZI - ( Tiens! En France, les étrangers ont-ils obtenu le droit de vote ? )

Et puis, il y a : "O Trrriti (le3e) - FRANNSSOUA BAIRRROU -
Et là, on est tenté de traduire par :
"Oh! Titi, y'a un tracteur qui nous barre la route !

vendredi 9 mars 2007

Qui a volé l'orange ?


Tout promeneur, peut flâner à l'ombre des arbres, dans la plupart des rues de Nauplie, et plus particulièrement à l'ombre d'orangers, plantés par la municipalité.
Ce matin, quelle ne fut pas ma surprise de voir une femme "bien comme il faut", jupe noire et blouse de soie, en train de procéder, sans vergogne, à la cueillette des oranges sur une place publique!
Sans aucune honte, elle s'est mise à me vanter la qualité des fruits, dont elle remplissait un grand sac : "du pur sucre", tellement bons qu'elle en cueillait pour sa grand-mère et "patati et patata ..."
Comme elle n'arrivait pas à attraper les oranges qui étaient accrochées aux branches les plus hautes, elle m'a demandé de l'aide et sur ce, je lui ai répondu que c'était en effet bien haut et que j'étais trop petite ...
Pour une fois mon mètre et demi me servait à quelque chose : ne pas m'exécuter sans froisser les susceptibilités...
Pendant le temps de cette conversation, une armée de petites grands'mères sont sorties des maisons avoisinantes, pochon de plastique au bras, bien décidées à participer à cette récolte improvisée.
Je me suis éclipsée ne voulant pas être au coeur de ce larcin collectif....
J'ai soudain compris pourquoi le cours des oranges vendues sur le marché était si faible : à partir de 0,30 cts le kilo ...
J'ai continué ma marche dans Nauplie, fière de n'être pas membre du clan des "voleuses d'oranges" et de montrer, en tant qu'étrangère, un grand sens civique m'interdisant de me livrer au pillage du bien public ...
Comme je passais le long du Tribunal, j'ai fait le serment de ne consommer, et ce, jusqu'à la fin de mes jours, que des oranges achetées au marché local ...
Et, puis, d'ailleurs, ces oranges, qui poussent comme ça, au bord des routes polluées par la circulation, sont-elles si bonnes que ça ?

jeudi 8 mars 2007

journée internationales des Femmes


Chouette! Belle journée en perspective, on va pouvoir faire la grasse matinée, se couler dans un bain chaud, mousseux et parfumé, manger des chocolats et des tartines de Nutella, regarder la poussière s'envoler des étagères, laisser traîner nos chaussettes sales sur le canapé du salon, empiler la vaisselle au bord de l'évier ... Chouette ! Aujourd'hui c'est le 8 Mars - Journée Internationale des Femmes !
Mais la télévision nous rappelle la condition des femmes en Chine, en Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Palestine ... à grands renforts d'images de femmes exploitées, voilées, battues, martyrisées .....
Alors le moral n'y étant plus, j'ai préparé un gratin d"épinards ...
Puis, j'ai regardé par la fenêtre : la voisine étendait sa lessive ....
Quel jour sommes-nous déjà ? Ah ! Oui! Le 8 Mars, un jour comme un autre, bien sûr ...
Devant l'école, il y avait un groupe de femmes qui attendait : c'était celles qui avaient conquis le droit et le privilège d'aller chercher les gosses ... A midi, un 8 Mars,comme tous les jours !..

mercredi 7 mars 2007

petit coin de France


Au beau milieu d'une ruelle de la vieille ville de Nauplie, s'élève un immeuble banal, tout en béton, ainsi qu'il s'en construisait par centaines, voire par milliers, dans les années 1960.
En bas, il y a une vitrine où sont accrochées deux pauvres affiches administratives, rédigées en Français, frappées du sigle de la République, rappelant la possibilité de voter aux Français résidant à l'étranger ...
En levant la tête, on peut voir un drapeau tricolore, effiloché, aux couleurs passées par le soleil et le vent, qui est accroché au balcon.
La porte du bâtiment est ouverte ... On pénètre alors dans un bureau sans chaleur .. Au murs, les mêmes affiches qu'en vitrine ..
Pas d'ordinateur, juste un téléphone et une télécopie ... Pas de signe ostentatoire de richesse, donc.... On ne se sent pas non plus envahi par les nouvelles technologies ...
Derrière le bureau, un homme est assis.... Il ne porte ni béret, ni Charentaises ... Pourtant, nous sommes au Consulat de France, et cet homme, ne portant aucun signe distinctif, est bien le Consul ... Pour nous accueillir, il n'a pas fredonné "La Paimpolaise", ni "Nini Peau de Chien".
A notre grand soulagement, nous constatons qu'il parle Français, juste avec un léger accent de Marseille (ce doit être un effet de la décentralisation) ... Assis bien droits sur des chaises en skaï, assez inconfortables, nous l'écoutons...(On est très loin"des soirées de l'Ambassadeur avec les plateaux de Ferrero Roches d'or", comme à la télé) ...
Derrière lui, accrochée au mur, il y a une photographie encadrée de Jacques Chirac, posant devant le Palais de l'Elysée ...
Dans cinquante jours environ,un autre portrait remplacera celui-là, seul le cadre restera le même...
Je sens comme un parfum de grand mystère envahir les lieux : "Quel visage polychromé sera-t-il chargé, dans quelques temps, d'égayer les tristes murs de ce bureau Consulaire ? "
Quel candidat sera le mieux assorti avec les fauteuils "vintage" et le bureau en formica ?
Nous aurons la réponse au mois d'avril.....
En attendant, Monsieur le Consul, tamponne des procurations électorales avec un air sérieux, comme dans n'importe quelle administration d'un petit coin de France, pas plus préoccupé que cela à l'idée d'avoir à chambouler prochainement la décoration de son bureau.

vendredi 2 mars 2007

après la manif ...






Je suis de retour en Grèce, après avoir séjourné plus de trois semaines en France...

Quand l'avion a atterri à Athènes, je me suis dit: " enfin le soleil !" ( Quatre semaines en France étant égal à 4 heures de soleil ! )... Fillette, Fillette, ce que tu te gourres, comme dit la chanson ! ..)

Malheureusement, ici aussi, le soleil s'était envolé, probablement avec le vent des Karpates, les terrasses étaient désertes et Dimanche, les gens se calfeutraient derrière des rideaux de velours, épais comme le pouce, volets fermés, à se protéger du froid (10°) de derrière les persiennes...

La ville avait pris des couleurs et des respirations "Florentines", on conspirait entre voisins, autour d'un café grec, sur le prix de la vie et le coût du pétrole, vêtus de pulls-overs pseudos-Irlandais tricotés à Hong-Kong ... Un Dimanche, pas ordinaire...

Et, puis, comme dans un film de Lelouch, le soleil est réapparu et nous sommes allés goûter un début de printemps autour des collines de l'Acropole, parsemées de boutons d'or et de quelques fragiles coquelicots ...
Le soir, des jeunes gens, insolents et insouciants occupaient les places des cafés autour des parcs... (De quoi foutre le bourdon à beaucoup de cinquantenaires Français au bord de la rupture anévrique à la lecture de la cote boursière des Marchés Chinois )
Des jeunes gens et des jeunes filles, donc, occupaient des tables à l'ombre des pins, sans se préoccuper le moins du monde de leurs aînés, qui avaient cependant été obligés de parcourir la ville à pieds, toute la "Sainte journée"... (et je pèse mes mots, les Grecs Orthodoxes étant actuellement en période de Carême, et ce, jusqu'à Pâques )
Et pourquoi avons-nous été à pieds, sans plus trouver de taxis et d'autobus urbains ?: " Parce que le Centre- ville était bloqué pour cause de manifestations estudiantines ... "
Ah! Intrépide jeunesse, sans pitié pour nos pieds sensibles ! ...
Malgré cela, nous sommes allés, avec nos petits moyens pédestres, pas à pas, voir ce qui se passait du côté de l'Université des Sciences, tout en traversant,(héroïquement! la tête haute, et le talon douloureux mais volontaire,) la manifestation, faisant fi du "Comité d'accueil" composé de soldats, et policiers, casqués et bottés, comme il se doit ...
D'un seul coup, nous avons retrouvé nos jambes de 20 ans et notre mémoire s'est permis d'effacer, en quelques secondes, un certain nombre d'années ... Pour un peu on aurait scandé : CRS SS ! (Ce qui, de toutes façons, ici, n'aurait eu aucun sens, même en Grec Ancien ...)
Nous sommes donc allés sur le campus de "l'Université occupée" (depuis la rentrée d'octobre, quand même ! ) pour empêcher une privatisation du système éducatif, et la suppression du droit d'asile ...
Le "Droit d'Asile" est un droit venant au départ de l'Antiquité, mais qui a été remis en place grâce à la lutte des Etudiants de Polytechnique contre le régime des Colonels ... Lutte ayant été sévèrement réprimée ... C'est dire toute l'importance de ce droit permettant à quiconque hor la loi ou pas d'être hébergé par une Université sans qu'aucune force de police ou d'armée ne puisse le déloger ...
Alors, je me suis mise à rêver : "Et si les tentes du canal St Martin élisaient domicile dans les "facs Parisiennes", sans que quiconque ne puisse les expulser ? Et si les "sans-papiers " pouvaient faire de même ?
J'ai lu, longuement, les slogans étalés en rouge, au milieu de la cour ensoleillée : " La loi est une erreur " ...
Voilà ce qui m'est apparu, en lettres de sang, sur un drap blanc tendu, de fenêtre en fenêtre ...
Et aussi,plus loin, une farandole d'affiches indiquaient :
" le 17 Mars, le Comité des étudiants de la faculté de Sciences Humaines d'Athènes appelle à une manifestation contre la politique Américaine en Irak ... Ne baissons pas les bras !"
Alors, ces jeunes Grecs, qui sirotent un verre, le soir, sous les pins des collines de l'Acropole, avec l'air de rien... Ne sont-ils pas les nouveaux philosophes d'une Europe morte-née ?
Aujourd'hui, à midi, il y avait une autre manif, au pied du Palais de la Constitution, juste des femmes, parfois en moto, telles de magnifiques Amazones des temps modernes .
C'était des travailleuses sociales qui défilaient contre des licenciements annoncés . Certaines brandissaient un Drapeau noir....
Non loin de là il y avait des hommes bien mis, cravatés et costumés, appareillés à leurs téléphones portables , qui sortaient d'un pas pressé des boutiques "Van Cleef" et "Cartier" ...
Et si les travailleurs sociaux cessaient de défiler entre "République-Nation" ... pour parcourir "Concorde - la Madeleine" à l'heure du déjeuner ....?
Et si : "Sous les pavés: la Plage !"

vendredi 26 janvier 2007

Tavernes Grecques


Le Vendredi soir, en hiver, toutes les tavernes ouvrent, comme chaque jour en proposant, de surcroît, des soirées musicales ...
L'ambiance y est bon enfant, les musiciens de qualité et la cuisine "Grecque" ...
En Grèce, les produits sont de saison : pas de raisin en hiver, ni de concombre, ni de tomates ... Encore moins d'avocats, de kiwis, de litchis, d'ananas... Non des pommes de terre, des carottes, des poireaux, des pommes et des oranges ...
Souvent, la cuisines des tavernes est faite à base de ces produits ... La seule chose qui pourrait heurter le "raffinement d'un palais Français" habitué aux produits industriels, légumes et viandes emballés sous-vide, c'est le fait que chaque taverne propose, à peu de chose près, les mêmes menus : bons plats d'hiver en sauce, grillades, salades, feta ... Pas de carte, avec la "ronde desfromages" ou la "farandole desdesserts. (Pas même de cartes de desserts proposées !)
Pas de fantaisie donc, mais juste une ambiance bonne enfant et la joie de partager un plat sans "chichi" à petit prix ( et ça, ce n'est pas non plus négligeable) ..
Et quand la musique est bonne ! ....

jeudi 25 janvier 2007

retour en France


Plus qu'une journée avant que je ne regagne ma Patrie: la France, certes pour trois semaines seulement, mais, faisons un petit tour d'horizon de ce que je vais pouvoir y retrouver, outre le plaisir de revoir des êtres chers : enfants, petits enfants, parents, ami(e)s ....
Vais- je prendre le train ou un avion qui risque d'entrer en collision avec un camion, de surcroît enneigé ?
Peu importe, soyons déraisonnable et optons pour l'avion, moyen de locomotion réputé plus rapide, s'il n'y a pas de grève en prévision ... Ensuite, irais-je, comme une "brave", affronter la montée de Montmartre ou bien aurais-je la "bravitude" d'affronter l'escalade du Mont Valérien ? (versant ouest, bien sûr ! )
Peu importe, ma Patrie m'est chère : 4000 Euros promis en qualité de professeur ... Il faut vraiment que je relise mon contrat !
Mon parcours touristique sera-t-il suivi par les Renseignements Généraux ? Devrais-je affronter des autobus en flammes ? Aurais-je de l'éclairage, du chauffage, enfin la "Fée EDF" sera-t-elle, pour mes os surgelés par l'amplitude thermique, providentielle ? ...
Ne serais-je qu'une "Grecque", claquant des dents, égarée dans les couloirs du métro, cherchant un abri sur le Canal Saint Martin et une bonne soupe dans un restaurant "au Grand Coeur" ?
Toutes ces questions me viennent en préparant une hypothétique valise où je ne sais que mettre : crème solaire ? Après-ski ? J'ai du mal à caser les palmes et la luge ...
Recommençons ! Zut ! Je ne sais plus ce que j'ai fait du texte du "Programme Commun" !...
Ca ne fait rien, en arrivant à Roissy j'achèterai "Télé 7 jours" ...

mardi 23 janvier 2007

En route pour NEMEA


Aujourd'hui, j'apprends qu'il neige dans plusieurs départements Français, alors nous profitons qu'ici il fasse environ 18 ° et un ciel assez bleu pour aller faire un peu de tourisme ...
Nos pas nous conduisent vers Néméa(à quelques kilomètres de Nafplio) : là où Heraklès aurait vaincu le lion de Némée pour ensuite revêtir sa peau, en guise de manteau, les hivers de cette époque étant , sans doute, plus rigoureux ...
Sur le site, calme et isolé, entouré de cyprès et d'oliviers, nous avons foulé le sol sablonneux du stade Antique, grimpé une colline arborée, inondée de lumière et regagné l'ancien village de Néméa qui comprenait un temple, des habitations et un hôtel dont il reste de beaux vestiges, ainsi que des thermes avec une piscine ...
"Le Club Med" en 380 avant JC, avec Hercule pour JO ...
Malgré nos efforts, nous n'avons cependant pas retrouvé la moindre trace du lion...
Puis, cette page culturelle bouclée, nous avons suivi des panneaux routiers indiquant une "Route des Vins" ... Les villages traversés se composaient de quelques fermettes, sans intérêt particulier, entourées de vignes, noires et desséchées, en cette saison ...
Quant aux lieux de "dégustation", ils ressemblaient plutôt à des entrepôts ...
Alors nous avons rebroussé chemin, sans même aller boire un petit verre, mais rassurés à l'idée que notre caviste, M. Karonis, vendait, lui, d'excellents vins en bouteilles et non pas en tonneau de plastique .
L'une de ses réserves: le "Néméa spécial" (2004) s'apparente un peu à un Chinon, il a une belle couleur rouge clair et son goût est un savant et fin mélange d'épices et d'amandes ...
A déguster tranquillement, chez soi, confortablement installé(es) dans un fauteuil ....
La "Route des Vins" (Grecs), finalement nous la connaissions, c'est juste en bas de chez nous...

lundi 22 janvier 2007

L'Abbé Pierre

Aujourd'hui, exceptionnellement, je me bornerai à commenter les nouvelles Françaises, entendues ce matin et la journée durant, sur France Inter...
Aujourd'hui, pas de photo illustrant ma chronique, je m'associe en quelque sorte à ce "Deuil National", l'information étant tombée : "Mort de l'Abbé Pierre" ....
Puis, se sont succédées les réactions des personnalités politiques, toutes pleurant le Grand Homme, comme s'il était de leur famille.
Mais, leurs larmes sont de crocodile et leurs discours amnésiques, car, il
n' y a pas si longtemps, ils lui avaient, pour la plupart, refusé le droit de réquisitionner des logements vides au profit des sans-logis, au nom du sacro-saint droit de propriété ...
Aujourd'hui, les mêmes, improvisent des éloges funèbres avec des trémolos dans la voix.
En vue d'une "Grand-Messe télévisée, ils distribuent un morceau de "Panthéon", mais leur regard mouillé trahit une profonde inquiétude, ils s'interrogent, en s'essuyant les yeux et en se mouchant dans leur beau linge :
- " Et maintenant que l'abbé Pierre est mort, qui est-ce qui va nous débarrasser de nos vieux frigos ?" ...

( Quant au journal télévisé de ce soir, en Grèce, pas même un commentaire ...)

dimanche 21 janvier 2007

Promenade en images à Nafplio





Ce Dimanche est un véritable "Petit été dans l'hiver", (20° - soleil- ciel bleu) qui se prête à une flânerie en images, à travers Nafplio....

Les marins rentrent du large, les pêcheurs déploient leurs lignes dans l'espoir d'améliorer le repas dominical . Un peintre du Dimanche a déployé son chevalet ...

Après la messe, les terrasses de café se remplissent ....


Les parcs publics invitent le promeneur fatigué à une courte pause.

































samedi 20 janvier 2007

La langue Grecque


Pour s'intégrer le mieux possible dans un pays , je pense qu' il est nécessaire d'en parler la langue ...
Je cherche donc, à parler le mieux possible cette belle langue Grecque vieille d'au moins de 3000 ans, mais qui n'est sans doute pas la langue Européenne la plus facile (quoique le Néerlandais !... ne doit pas être très simple non plus ).
Déjà, en Grec, il y a l'alphabet ... Il faut non seulement apprendre à parler, mais réapprendre à lire et écrire si on ne veut pas rester illettré(e), ce qui est affreux quand on a un train, un bus ou un métro à prendre, ou tout simplement des étiquettes ou modes d'emploi à déchiffrer ..
Ensuite, il y a la prononciation, possédant tous les écueils propres à d'autres lanques Européennes : le "R" roulé à la mode italienne, le "CH" - à prononcer comme "Achtung" ou la "jota" espagnole suivant sa sensibilité - le "TH" - anglais ..
Et puis, comme si cela ne suffisait pas, il y a la grammaire avec des déclinaisons (tout se décline, même les noms propres) ... , des temps de conjugaisons qui ne sont pas les mêmes qu'en Français (aoriste) ...
Pour vaincre tous ces handicaps, je regarde la télévision, m'efforçe de lire les sous-titres des films étrangers, j'écoute des chansons et je puise des renseignements dans toutes sortes de livres : dictionnaires, livres de conjugaisons, de grammaire, lexiques en tous genres ...
J'arrive, grâce à cette bibliothèque,(qui certes n'a pas encore le même nombre de volumes que la Bibliothèque François Mitterand), et avec beaucoup d' efforts, à lire, écrire et parler suffisamment pour être autonome et j'en suis très fière, mais parfois il y a des ratés ...
La semaine dernière, j'ai été demander à un ami Grec de me donner le N° de téléphone d'un plombier et je ne comprenais pas pourquoi il avait l'air si interloqué devant cette demande banale qu'il me semblait avoir formulée avec le vocabulaire, la déclinaison et la conjugaison adéquates ...
Je cherchais un "Hydrologos" (en traduction littérale : un spécialiste de l'eau", ce qui pour une fuite à l'évier peut sembler excessif) ... ... Un plombier se disant : "Hydravlikos", soit en traduction littérale "Hydraulique", je n'étais pas si loin ) ...
Ceci étant, nous avons bien ri de ma fantaisiste traduction...
Peu après, un matin, (toujours en attente du plombier), le téléphone sonne, et pensant que c'était "mon Hydravlikos", j'ai passé une 1/2 heure à expliquer mes problèmes de robinets et de chasse d'eau à un pauvre garçon qui était livreur chez "UPS" et qui tentait de connaître mon adresse pour me livrer un colis qui en provenance de France ...
Lui, ça ne l'a pas fait rire ...