jeudi 17 mai 2007

amis poètes ....

Sur une terrasse écrasée de soleil à Nonemvassia, se tient la statue de Yannis Ritsos ...
Le buste du poète, à jamais figé dans la postérité, scrute la mer de ses yeux éteints, sa bouche est d'airain....
Dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé un vieux livre jauni, un vieil ami, aux pages écornées d'avoir été trop feuilletées et, j'ai relu :
"Les poules picoraient dans la rue.
La femme du capitaine était assise sur le seuil, tenant son petit-fils entre ses genoux écartés.
Un enfant portait une corbeille.
Les maisons béantes en face du soleil couchant, avec leurs vieilles malles,et de lits de fer, les tables, les cadres.
Un phono jouait d'une voix enrouée dans une chambre fermée.
Les draps pliaient leur histoire en grands carrés.
On n'entendait pas la mer.
Une grande main invisible soulevait les chaises de deux-pieds au-dessus de la terre.
Comment vivent- les hommes sans la poésie ? " (Yannis Ritsos)

J'ai refermé le livre. Une réponse m'est venue à la question :
"Et bien, ils font du jogging !!..."

Et, ce soir, je viens de comprendre, pourquoi les poètes sont pétrifiés.



3 commentaires:

martine a dit…

Il n'y a pas que les poètes qui sont pétrifiés...heureusement, selon la légende, un charme peut faire reprendre vie. Voilà faut juste retrouver le « charme », ok c’est pas gagné mais puisque maintenant tout est possible !!!

Unknown a dit…

Faire du jogging libère l'esprit, je me souviens d'une èpoque où pour me detendre, je partais courir en forêt de Sénart à six heures du matin, seul, je m'arrétais pour écouter les bruits, chants d'oiseaux , frôlements de feuilles, eaux courantes, c'était le début de l'attitude poétique en se prêtant au jeu de la nature.

Unknown a dit…

Le poète grec YANNIS RITSOS est décédé le 12.11.1990, j’avais pu échanger avec lui lorsqu’il était venu plusieurs fois au lycée Corot de Savigny-sur-Orge dans les années 1976, 77,…et également lors de soirée à Saint-Michel-sur-Orge chez une professeur de lettres (madame BURGELIN).

Dans les yeux du silence
Sur la méditerranée et le mer Égée
Dans le bleu des vagues
Une barque danse, blanche,
Danse la lutte
Au fond de ta prison
Et toi tu pleures
Exilé
Tu penses à ton pays
Si blanc si bleu si doux,
Oliviers, vignes,
Agneaux des résistances
Aux sommets des montagnes
Aux creux des criques
Dans les ruelles des villages
Aux milieux des champs
Sur le sang des pierres antiques
Les souvenirs font des larmes
Les larmes de t’avoir perdu