mercredi 17 janvier 2007

les papous "Baby-sitter"


En Grèce, les femmes qui travaillent ne bénéficient pas, pour la garde de leurs enfants, des mêmes infrastructures qu'en France, même si nous déplorons qu'elles ne soient pas assez nombreuses.
Ici, le lien familial est très fort, et, une femme active, après une naissance, cherche rarement : nourrice, crèche ou baby-sitter ... La solution est souvent à proximité : "Yaya et Papou" sont là ! (Grand-Mère et Grand-Père) ...
Yaya et Papou se font en général une joie de s'occuper de leurs petits enfants ...
Ainsi donc, le matin, pendant que "Yaya" fait ses courses ou s'occupe de préparer le déjeuner, "Papou" promène le petit sous le soleil matinal et d'un coup de poussette, rejoint ses copains , histoire de discuter d'autre chose que de puériculture... Ca s'appelle la répartition des tâches ...
En France, nous cherchons souvent quoi faire de nos "vieux" (Pardon, je veux dire du 3e ou 4e âge) ... Les Grecs ont des solutions : quand ils sont artisans ou commerçants, ils restent à leur travail, même au ralenti, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus valides, quand ils peuvent bénéficier d'une retraite suffisante, ils deviennent "Baby-sitters"...
Les invalides, ou ceux qui ont dépassé le cap des cent ans, n'ont plus de tâches définies, alors on les garde à la maison jusqu'à la fin ...
Et oui, les vieux, ici, on s'en occupe et on ne les cache pas dans des "maisons médicalisées" ...
Les vieux, ils sortent, vont au café, ont une vie sociale ... Ils ont le droit d'êtres édentés, ridés, d'avoir des cheveux blancs ...
Ils ont même le droit de radoter ou d'oublier leur chemin ... Ils osent même se mettre en maillot de bain sur les plages et le comble : ils prennent des bains! ...
Voilà pourquoi j'ai décidé de vieillir ici : j'exposerai mes vieux os au soleil des plages, je pourrais aller me promener à pas menus , sans crainte d'être bousculée, , je pourrais ressasser mes vieux souvenirs, je laisserais voir un visage parcheminé, sans avoir à craindre le scalpel de quelque esthétique chirurgien, je pourrais revendiquer le fait d'être vieille ..
Et puis, le jour de mes cent ans, en revenant doucement du marché, après que quelqu'un m'ait aidée à porter mes filets, je me sacrerai : "Reine du Cabas" , pendant que mon Cher Mari, s'initiera aux travaux d'aiguilles en tricotant quelque layette ... , et personne ne riera de nous, car, ici les petits enfants et les vieux sont rois !

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