lundi 25 décembre 2006

JOUR DE NOEL


6 H 30, ce matin de Noël : les cloches de l'église du quartier se sont mises à sonner à toute volée, nous rappelant, à moi et à tous les résidents , que Noël est avant tout une fête Chrétienne ...
Ce que nous avions sans doute oublié depuis hier, devant nos sapins, nos pantoufles et nos illuminations ...
A demi-endormie, sous mes couvertures, je me suis mise à comparer le courage des fonctionnaires Grecs, par rapport à celui des fonctionnnaires Français ...
Certes , mon sommeil avait été interrompu par un concert métallique, organisé par un "papas"(pope - prêtre orthodoxe) qui actionnait avec énergie tous ses carillons, me vrillant le cerveau depuis la base du crâne, mais c'était dans le but de tenter de donner un sens à la Nativité, autre que celui donné par les boucheries, pâtisseries, marchands de vins et autres bazars ...
Il y avait donc en ce "papas", un héroïsme civique qui me laissait perplexe et en éveil, avec les tympans endoloris , au fond de mon lit ...
Il y avait donc un "papas-fonctionnaire", (puisqu'en Grèce il n'y a pas de séparation entre l'Eglise et l'Etat), capable de se lever aux aurores, un jour férié, pour tenter de donner à des païens un sens moral , sans, j'en suis certaine, se faire payer double salaire, en vertu d'archaïques conventions collectives ou autres accords syndicaux ....
Quel petit ou haut fonctionnaire de l'Etat, en France, serait-il capable de se lever aux aurores, un jour de Noël pour réveiller le sens moral de ces concitoyens , même avec double salaire, primes et autres avantages ? ... Je n'ai pas trouvé de réponse, donc je me suis rendormie ...
Et à 9h,enfin debout, depuis mon balcon, ma tasse de café à la main , en pyjama, j'ai vu des groupes joyeux et endimanchés, revenir du haut de la colline où se situe l'Eglise du coin, en se partageant le pain de messe ...
Car, les Orthodoxes ne pratiquent pas le rite cannibale de l'Eucharistie,mais, simplement, à la fin de l'office, il y a, à la porte de l'église, des corbeilles remplies de morceaux de pain, de vrai pain, pétri par un boulanger, de vrai pain frais, qui n'a rien à voir avec la pâte d'hostie insipide ... Il y a donc juste le pain, à disposition de tous, même de l'étranger de passage ...
De ce matin de Noël, j'ai donc tiré deux leçons :
- D'une part les Grecs ne sont pas un peuple rancunier, car c'est avec bonne humeur qu'ils ont été réveillés au petit matin, tirés du lit par un invraisemblable tintamarre, au lendemain d'un souper avec de la dinde aux marrons, des "kourambiedes" (biscuits traditionnels de Noël aux amandes fraîches, recouverts de sucre glace et aromatisés à l'eau de fleur d'oranger).
- D'autre part tous les fonctionnaires en Europe ne sont pas des fainéants ....
Vers 10 h, je suis allée dans le centre ville et là, les carillons de l'Eglise "Panaghitsa" (La Petite Vierge) entonnaient allègrement l'air de :
"Vive le ve le vent ... Vive le vent d'hiver" ....
Ce qui n'est pas, à proprement parler et d'après mes connaissances, un cantique religieux ...
Je me suis alors dit que le "fonctionnaire" du coin avait bien du mal à faire venir ses ouailles pour en arriver là ...
Mais l'essentiel, en cette décennie perturbée , est bien de s'adapter ...
(Troisième leçon ... )
Vive Noël !

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